Pour sa longévité au sein de la sélection togolaise, Mohamed Abdel Kader Touré Coubadja est l’un des Eperviers les plus chevronnés. Après plusieurs aventures plus ou moins concluantes en Suisse, en Italie ou dans les pays du Golfe, le pensionnaire de l’En-Avant Guingamp relance aujourd’hui sa carrière dans l’Hexagone. Son objectif : faire oublier en Allemagne la déconvenue connue lors de la CAN 2006 en Egypte.
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D’origine princière, Kader Touré voit le jour au milieu d’une grande famille musulmane de Sokodé, la deuxième ville du pays. Entre les études à l’école française et l’initiation coranique, le jeune homme trouve encore le temps de dribbler la vigilance de ses parents pour aller taper dans le ballon. Elevé avec ses cousins Chérif Mamam Touré et Chérif Coubadja – tous deux internationaux – Kader n’a qu’une passion : le ballon rond.
Contre toute attente, c’est à l’Etoile Filante de Lomé, le club rival de Semassi, celui de sa ville natale, que Kader Touré va faire ses gammes. Au sein des équipes de jeunes, il aiguise sa technique et joue sur ses qualités naturelles : la vitesse et l’efficacité. Il a juste 16 ans lorsqu’il intègre l’équipe première et contribue au renouveau du club. Marquant but sur but, il frappe très vite à la porte de la sélection nationale.
Dans la foulée, il est donc de l’expédition togolaise à la Coupe d’Afrique des Nations 98 qu’organise le Burkina Faso. Porté par la fougue de sa jeunesse, Kader se montre à son avantage aux côtés de joueurs confirmés comme Bachirou Salou, Ouadja Lantam ou encore Djima Oyawolé.
Tunisie, il entre dans l’histoire en inscrivant un but d’anthologie : parti du milieu du terrain, il élimine la moitié de l’équipe adverse et conclut par un lob plein de finesse. Un exploit suffisant pour lui ouvrir la même année les portes du club italien de Parme où il croise des stars telles que Lilian Thuram et Hidoteshi Nakata. Il n’y restera pourtant qu’une saison sans jamais évoluer avec l’équipe première. Il est alors prêté au FC Lugano (1999-2000).
Relancé au Servette Genève
En Suisse, sa situation ne s’améliore guère et le voici obligé d’accepter une pige là où d’autres joueurs vont terminer leur carrière, en Libye. Au Al-Ahly Tripoli, il accroît son temps de jeu et retrouve le plaisir de marquer. 17 buts en 20 matches plus tard, Parme réclame le retour de son prodige africain. Mais là encore c’est le banc de touche qui accueille Kader Touré. Une situation qui se prolonge lors de son prêt en Serie B, à Vicenza (quatre matches).
En 2002 il est de retour en Suisse, cette fois au Servette Genève. Il ressent à nouveau le bonheur de jouer mais surtout de marquer. En deux saisons et demi et 76 matches, il fait trembler les filets à 29 reprises, dont 19 en 2003-2004 avant d’être désigné footballeur togolais de l’année. Comme Wilson Oruma quelques années plus tôt, les dirigeants de Sochaux viennent le chercher en janvier 2005. Il découvre ainsi la France mais peine encore à s’imposer. Ce n’est que depuis six mois qu’il revit enfin dans les Côtes d’Armor, à Guingamp.
Face à ses galères de réserviste en club, à l’image de la plupart de ses compatriotes, Kader Touré retrouve le sourire avec la sélection. Séduit par sa vitesse, Stephen Keshi l’associe à la star des Eperviers, Emmanuel Adebayor. Après quelques mois d’absence, Kader signe de fort belle manière son retour en sélection en marquant lors de ses deux premiers matches des éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 2006. Il reprend ainsi du galon dans un effectif dont il fait partie des doyens en compagnie de Jean-Paul Abalo, Eric Akoto ou Kossi Agassa.
Un sourire à toute épreuve
Par ses dribbles déroutants et sa puissance athlétique, il secoue les défenses et offre des espaces à Adebayor. La stratégie s’est avérée payante pour les Togolais tout au long de leurs éliminatoires victorieux. Puis la machine s’est enrayée à la dernière CAN en Egypte. Dans le naufrage collectif, Kader Touré sera l’un des rares à tirer son épingle du jeu en marquant avec son cousin Cherif Mamam Touré, les deux seuls buts de leur pays face à l’Angola.
A 27 ans, Mohamed Abdel Kader Touré Coubadja a réussi à surmonter toutes les embûches d’un parcours cahoteux en s’appuyant sur une combativité sans faille et un sourire à toute épreuve. Lors d’Allemagne 2006, il espère relancer une fois pour toutes sa carrière et aider le Togo à faire de cette première participation un moment inoubliable. Et s’il vient à briller, c’est le monde entier qui découvrira son sourire.
fifaworlcup
vendredi, mai 12, 2006
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1 commentaire:
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