lundi, janvier 09, 2006
Agassa : « La CAN, c'est la fête ! »
Doublure de Wimbée à Metz, le Togolais Kossi Agassa s'est envolé pour la Tunisie pour préparer la Coupe d'Afrique en Egypte. Modeste, le gardien des Eperviers ne fixe l'objectif de son équipe qu'à une qualification pour les quarts de finale, et refuse de penser déjà à la Coupe du Monde et à un certain match contre la France.
Kossi Agassa, comment se passe la préparation pour cette Coupe d'Afrique des nations en Egypte ? Quel est votre programme jusqu'au premier match (Le Togo affronte le RD Congo le 21 janvier)?
Depuis jeudi dernier, j'ai quitté Metz pour rejoindre ma sélection. On est resté 5 jours sur Paris pour le match contre la Guinée (perdu 1-0) et on va partir en Tunisie se préparer pendant toute une semaine. Puis on rejoindra l'Egypte, où l'on espère y rester assez longtemps. On essaye de faire une préparation avec le maximum de sérieux, mais la CAN, c'est la fête ! Toutefois on va essayer de pas faire trop de bêtises avant le match du Congo.
Cette compétition en Egypte, ce sera l'occasion de s'étalonner pour la Coupe du Monde en Allemagne ?
Pas du tout. Pour ma part, je ne pense qu'à la compétition africaine et aux trois matches du premier tour (Le Togo est dans le groupe B avec le RD Congo, le Cameroun et l'Angola). La Coupe du Monde est dans 5 mois et ce n'est pas encore dans nos têtes. Alors on va surtout se faire plaisir en Egypte. J'ai déjà joué un match amical au Caire, c'est une ambiance formidable. Ceci dit, la Coupe du Monde c'est surtout une rencontre contre la sélection française ! Ca va être très plaisant de jouer les Bleus pour mes compatriotes et moi, jouant en France.
A titre personnel, cette compétition en Egypte vous éloignera de votre quotidien peu réjouissant à Metz (Il n'a joué qu'un match depuis deux saisons)...
C'est vrai que ça va me faire du bien de ne pas voir la Lorraine pendant un mois. D'ailleurs, les dirigeants du FC Metz ne m'ont même pas fait de remarque sur mon absence pour la CAN. A Metz, je m'entraîne tous les jours pour espérer être titulaire le week-end. Mais devant, il y a Greg (Wimbée), qui est un gardien expérimenté et un mec bien. Il n'y aucun conflit entre nous. Jamais je ne souhaiterais du mal à Gregory. Maintenant, c'est vrai qu'au pays, les supporters ne comprennent pas le fait que je ne joue pas en club. De toute façon avec la Coupe d'Afrique, je ne pense pas pouvoir partir de Metz. Heureusement que Stephen (Keshi le sélectionneur des Eperviers) me fait continuellement confiance. J'ai joué tous les matches depuis le début des éliminatoires et par conséquent, je suis le numéro 1.
Quel est votre opinion sur l'incohérence du calendrier de la CAN ?
Jouer la Coupe d'Afrique des nations en hiver, alors que les autres compétitions internationales se jouent en été, ce n'est pas la première fois. Ca toujours été comme ça, donc, je ne vois pas pourquoi ça changerait.
Quels sont les objectifs de l'équipe togolaise ? De part cette qualification pour l'Allemagne, vous êtes un des favoris...
L'objectif est de passer la phase de poule dans un premier temps. Personnellement, je ne pense pas que le Togo soit un grand favori de la compétition. Dans notre groupe, le Cameroun reste l'une des meilleurs nations d'Afrique et l'Angola, que je ne connais pas tellement, est qualifié pour la Coupe du Monde, ce qui n'est pas rien ! Par contre, jouer le Congo et le Cameroun, c'est un classique des éliminatoires du Mondial ou des Coupe d'Afrique des nations.
Parlez-nous un peu du groupe des Eperviers. Mis à part Emmanuel Adebayor bien sûr, quels sont les joueurs susceptible de se révéler aux yeux du monde ?
Contrairement aux lieux communs, notre équipe nationale ne se résume pas qu'à Manu (Adebayor). Bien sûr, malgré sa jeunesse, il est plus qu'un exceptionnel buteur (avec 11 buts, Adebayor a terminé meilleur buteur des éliminatoires dans la zone Afrique, ndlr). C'est aussi notre leader. Il a permis au Togo de participer à la première Coupe du Monde de son histoire. Mais notre équipe est jeune et rempli de talents. Je peux vous certifier que certains vont se mettre au devant de la scène, et que la CAN leur servira de tremplin pour une belle carrière. Je pense notamment à mon coéquipier de Metz, Chérif Touré, mais aussi à ceux qui évolue en Suisse (Azawonou au Young Boys de Berne), en Belgique (Atte-Oudeyi de Lokeren) ou même en CFA, à Dunkerque (le défenseur central et capitaine Abalo).
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Un joueur à suivre : Mathias veut se faire un nom
L'équipe togolaise qui sera présente en phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006 comptera de nombreux joueurs inconnus du grand public. Certains devraient donc profiter de cette occasion pour asseoir leur notoriété. Parmi eux, le nom d'Emmanuel Mathias, le jeune latéral international, revient très souvent. En effet, depuis ses débuts en sélection, le joueur d'origine nigériane s'est imposé comme l'une des pièces essentielles du dispositif de Stephen Keshi.
Mathias est né le 3 avril 1986 dans l'état de Kaduna. C'est là qu'il s'initie au métier de footballeur, au sein de l'équipe des BCC Lions. En 2004, il rejoint l'Etoile Filante, l'un des plus grands clubs togolais. C'est à cette époque que l'encadrement des Eperviers commence à se pencher sur son cas. Mathias obtient rapidement la nationalité togolaise et, quelques semaines plus tard, il est convoqué pour son premier stage. Conscient de l'opportunité qui se présente à lui, le jeune homme saisit sa chance.
Le penalty de la victoire dès son deuxième match
Les hasards du calendrier lui réservent pourtant un match particulièrement difficile pur ses débuts : le 27 mars 2005, à 18 ans seulement, il est titularisé à l'occasion du déplacement du Togo au Mali dans le cadre de la compétition préliminaire pour la Coupe du Monde de la FIFA 2006. Les Eperviers s'imposent 2-1 grâce à un but inscrit à la 91ème minute par Cherif-Touré Maman.
L'intégration de Mathias au sein du groupe est si rapide que, pour son deuxième match, un amical contre le Burkina Faso, il se voit confier la responsabilité de tirer le penalty qui donne la victoire à son équipe. Considéré comme un titulaire indiscutable au poste d'arrière droit, il participe à l'ultime rencontre du Togo qui, à la surprise générale, se qualifie pour la phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2006 aux dépens du Sénégal. A l'issue d'une année exceptionnelle, Mathias compte déjà cinq sélections, un total qui ne va cesser d'augmenter d'ici au mois de juin prochain.
Sa réussite insolente ne passe pas inaperçue et, très vite, l'Espérance de Tunis décide de s'attacher les services de ce jeune prodige. Les Sang et Or suivent toujours attentivement l'actualité du football et, dans ces conditions, un talent tel que celui de Mathias ne pouvait pas leur échapper très longtemps. L'international togolais semble donc bien parti pour marcher sur les traces du Nigérian Julius Aghahowa, qui brille aujourd'hui sous les couleurs du Shakhtar Donetsk (Ukraine) après avoir fréquenté le grand club de la capitale tunisienne.
Bientôt en Europe ?
Toutefois, les dirigeants de l'Espérance ont dû batailler dur pour arracher Mathias à l'Etoile Filante. Conscients d'avoir déniché un joueur exceptionnel, les dirigeants togolais n'ont rien lâché au cours de négociations qualifiées de "très difficiles" par les Tunisiens. Cela n'a pas empêché Mathias de s'intégrer rapidement dans sa nouvelle équipe et de disputer quatre matches de la Ligue des champions d'Afrique avant que l'Espérance ne morde finalement la poussière.
Aujourd'hui, tout le monde se demande si l'Espérance pourra faire mieux que l'Etoile Filante pour conserver son joueur vedette. Le jeune homme devrait poursuivre sa progression à l'occasion de la Coupe d'Afrique des Nations en Egypte. Si tout se passe bien, il pourrait figurer sur les tablettes de nombreux clubs européens d'ici au coup d'envoi de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006
Fifa
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