Cameroun : Pour la consolation face à l¹Angola, le Togo et le Congo

L¹envie du Cameroun d¹oublier l¹échec des éliminatoires du Mondial-2006 marquera la compétition dans le Groupe B, le «plus mondialiste» de la phase finale de la CAN 2006.
Touchés de plein fouet dans leur orgueil, après avoir été écartés de la course au Mondial allemand de la manière la plus douloureuse qui soit, les «Lions indomptables», en plein processus de rajeunissement, rêvent de se consoler avec un cinquième titre qui les placerait à la tête des sélections les plus titrés du continent.
Lors des éliminatoires CAN/Mondial (Groupe 4), les quadruples champions d¹Afrique (1984, 1988, 2000 et 2002) et quintuples mondialistes (1982, 1990, 1994, 1998 et 2002) avaient besoin de battre l¹Egypte à Yaoundé pour décrocher leur ticket, à l¹ultime match de poule. Une victoire qui était au bout des godasses de Pierre Womé, mais ce dernier avait raté le penalty sifflé à la toute dernière minute de jeu. Le nul (1-1) a profité à la Côte d¹Ivoire, vainqueur du Soudan (3-1) à Oum Durman. Les Eléphants obtiennent ainsi le droit de participer à leur premier mondial.
Aux côtés de l¹Angola et du Togo, les deux heureux mondialistes, ainsi que de la RD Congo, le Cameroun aura la mission de stopper les ambitions des équipes les plus en vue pour le moment en Afrique. Après l¹élimination amère, les co-équipier de Samuel Eto¹o n¹accepteront pas de faire, une fois de plus, les frais de la «révolution en cours» dans le football, puisque quatre Nations participent pour la première fois à une Coupe du Monde. Seule la Tunisie avait déjà fait cette expérience.
Habitués des phases finales de la CAN, notamment lors des cinq dernières éditions (1972, 1984, 1998, 2000, 2002 et 2004), sans pour autant réaliser la moindre performance, les «Eperviers» du Togo, redoutables adversaires des Camerounais, ambitionnent de faire de leur septième participation un succès et prouver que la qualification au Mondial n¹a pas été le fruit du hasard.
L¹entraîneur nigérian Stephen Keshi, l¹artisan de l¹ascension togolaise, pourra compter sur ses joueurs professionnels, notamment en Europe, dont le sociétaire du club français de Monaco, Emmanuel Adebayor, qui a terminé à la tête des buteurs des Eliminatoires CAN/Mondial avec dix réalisations.
S¹appuyant sur une base arrière solide avec aux buts, Kossi Agassa, qui a déjà participé à deux CAN, et le capitaine Abalo, patron de la défense, le Togo placera également ses espoirs sur un trio de milieu de terrain récupérateur qui aura pour mission de mettre sur orbite les joueurs offensifs, en l¹occurrence Adebayor, seul véritable attaquant de pointe, mais également Coubadja et Olufade, chargés de l¹épauler sur les deux côtés.
De leurs côtés, les «Lancas Negras» de l¹Angola, sous la houlette d¹Oliveira Gonçalves, partagent les mêmes ambitions, forts en cela d¹un parcours époustouflant aux éliminatoires où ils ont notamment tenu tête aux géants du Nigeria.
Encadrée par les expérimentés Mantorras et Akwà, l¹équipe angolaise pratique un football simple, parfois direct, et compte sur une ligne d¹attaque active avec des joueurs qui disposent de bonnes individualités. Mais le défi pour les deux équipes, l¹Angola et le Togo sera d¹enchaîner des matches de haut niveau avec des joueurs manquant d¹expérience par rapport aux autres sélections.
La quatrième équipe de ce groupe, la RD Congo, double vainqueur de la CAN (1968 et 1974), oeuvrera à faire bonne figure en Egypte, sous la conduite du Français Claude Le Roy.
Largement distancée (5 points) lors des éliminatoires (groupe 2) par le Ghana, la RD Congo semble avoir beaucoup de travail pour retrouver sa réputation de puissance africaine, mais la tâche ne sera pas facile, notamment en l¹absence du meneur de jeu de l¹équipe, Shabani Nonda (AS Rome), qui ne s¹est pas totalement remis d¹une blessure au genou droit.
Les inquiétudes des Congolais seront d¹autant plus justifiées que la prestation de leur sélection qui s¹est inclinée (3-0) lors du dernier match amical contre le Maroc à Rabat (9 janvier) a dévoilé plusieurs failles que Le Roy doit vite combler.
-Albayane