Les grosses écuries africaines comme l'Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, et surtout le Cameroun, non qualifiées pour le Mondial-2006 de football, vont vouloir prendre leur revanche sur les Mondialistes (Tunisie, Côte d'Ivoire, Togo, Angola, Ghana), lors de la Coupe d'Afrique des nations qui débute vendredi en Egypte dans une tiède ambiance.
A la veille du coup d'envoi, la CAN égyptienne ne semble pas soulever l'enthousiasme sur les bords du Nil. La faible présence de publicité autour de la compétition et le peu d'engouement des Cairotes, dont beaucoup avouent ne pas s'intéresser au tournoi, font qu'il est difficile de croire qu'une grande compétition débute dans la ville vendredi.
"Ailleurs qu'en Afrique, vous imaginez mal l'importance de la CAN. Pour nous Africains, c'est notre Mondial. Les peuples de toute l'Afrique suivent et vivent au rythme de la compétition. C'est incroyable, il faut l'avoir vécu, explique pourtant Roger Milla, l'ancienne gloire du football camerounais.
Pour son pays, recalé du Mondial par la Côte d'Ivoire après un penalty raté contre l'Egypte, la CAN est l'occasion d'oublier le traumatisme. Les Camerounais (groupe B avec RD Congo, Togo et Angola) partent grands favoris de la compétition selon les bookmakers qui ne voient pas les Samuel Eto'o, Rigobert Song, Achille Webo et Geremi faire autre chose que de soulever le trophée une nouvelle fois.
Mais l'odyssée des Lions Indomptables commence mal avec la polémique sur la non-sélection de Pierre Womé, auteur du penalty raté, et les arriérés de salaires du sélectionneur Artur Jorge.
Le Nigeria (Groupe D avec Ghana, Sénégal et Zimbabwe) est dans un cas similaire. Les Super-Eagles avec l'infatigable Jay-Jay Okocha, les Kanu, Martins, Odemwingie, Taiwo et Oruma, ont également un effectif qui laisse pantois. On se demande encore comment ils ont fait pour ne pas réussir à battre l'Angola. Ils doivent eux aussi résoudre des problèmes internes autour du sélectionneur mais leur classe pure devrait leur permettre d'accéder au dernier carré.
Malgré des mauvais résultats en matches amicaux, l'autre grande puissance africaine est sans doute l'Egypte. Avec une ossature de joueurs issus d'Al-Ahly, qui a survolé la Ligue des champions africaine, et du puissant club de Zamalek, les Pharaons comptent sur le soutien inconditionnel de leurs supporteurs pour tenter de faire oublier un triste parcours de qualification pour le Mondial.
Pour les Mondialistes, le problème est inverse: après leur qualification, on attend beaucoup, sans doute trop d'eux.
"On m'avait fixé l'objectif d'une qualification pour le Mondial. Quand on l'a réussie, tout le monde était content. Mais, dès qu'on a commencé à parler du tirage au sort de la CAN, on me demandait déjà de la remporter", confie Ratomir Dujkovic, l'entraîneur serbe du Ghana, privé de sa pièce maîtresse, Michael Essien.
Henri Michel, le sélectionneur français de la Côte d'Ivoire, est lui sur la sellette. "On ne peut pas faire des essais lors de la CAN, personne ne le permet. Il y a trop de pression. En cas de résultat négatif, il y des retombées médiatiques et populaires immenses. La CAN est très mal placée", soupire l'ancien Nantais, qui joue sa place lors de la CAN.
Roger Lemerre, le sélectionneur français de la Tunisie, est le seul à pouvoir travailler à l'aise. Sa qualification pour le Mondial et sa victoire lors de l'édition précédente l'ont renforcé, mais lui rêve d'un gros coup: "En football, il ne faut jamais dire jamais. Avant 2000 aucun vainqueur d'un Mondial n'avait remporté l'Euro. On a le droit de rêver... de gagner la CAN, de gagner le Mondial..."
Le Togo et l'Angola, qui n'ont pas l'habitude des grandes compétitions, chercheront eux aussi à acquérir de l'expérience en espérant rester en Egypte plus longtemps que le premier tour.
vendredi, janvier 20, 2006
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