mardi, mai 23, 2006

Adebayor : "Réaliser quelque chose pour notre peuple"


La dernière fois qu’il avait fait parler de lui, Emmanuel Adebayor venait de se quereller avec l’entraîneur national, Stephen Keshi. Et son équipe du Togo avait complètement raté la Coupe d’Afrique des Nations, Egypte 2006. Un transfert à Arsenal plus tard, voici Emmanuel Sheyi Adebayor plus concentré que jamais pour aider son pays lors de sa première participation à la Coupe du Monde de la FIFA. Otto Pfister en a fait l’un de ses cadres. Et le buteur longiligne n’a désormais qu’un objectif : laver l’affront de la CAN. En exclusivité pour FIFAworldcup.com, le meilleur buteur des éliminatoires dans la Zone africaine fait part de sa très grande motivation.

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Emmanuel, à peine plus de 15 jours avant le début d’Allemagne 2006, sentez-vous la pression monter ?
C’est le moins que l’on puisse dire. Tout le Togo cherche à m’appeler (rires). Et puis il ne faut pas oublier que nous avons complètement manqué notre CAN 2006. Nous avons donc une grande envie de nous racheter. Cela risque d’être très difficile pour nous, mais nous donnerons le meilleur de nous-mêmes. Je pense que nous sommes sur la bonne voie.

Comment jugez-vous le Groupe G dans lequel vous évoluerez au premier tour avec la France, la Suisse et la République de Corée ?
Nous sommes une toute petite équipe alors de tels adversaires seront difficiles à battre. J’ai déjà dit à mes coéquipiers qu’il faudra nous concentrer avant tout sur les leçons que nous pouvons tirer de telles rencontres. Nous serons en Allemagne pour apprendre et progresser. La pression n’est pas sur nous. Essayons d’abord de prendre du plaisir et d’en donner à nos familles, nos amis et à tout le continent africain.

Vous avez été transféré en début d’année à Arsenal et avez sans doute moins joué que certains de vos coéquipiers. Pensez-vous que cela puisse être un avantage ou inconvénient ?
C’est vrai qu’Arsène Wenger a su me mettre au repos par moments et que je me sens donc frais aujourd’hui. Mais ce n’est qu’à la Coupe du Monde que l’on pourra juger de mon niveau. La seule chose dont je suis absolument certain, c’est que j’ai hâte d’y être. Mais il arrive parfois que le surplus de motivation fasse passer au travers d’une compétition : je ne veux pas me mettre une trop grande pression.

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En se projetant sur la compétition, comment envisagez-vous le match face à la France ?
Cela risque d’être un moment particulier pour tous les Togolais. Nous sommes, par notre histoire, très lié à la France. Beaucoup de mes compatriotes ne rêvent que de battre l’équipe de France. Mais cela reste un match de football. Cela ne sert à rien d’en rajouter. C’est le jour J qu’il faudra être prêt. Peu importe le résultat de ce match, nous resterons fiers d’avoir rencontré les Français. Gardons les pieds sur terre et essayons de faire un bon match. C’est la seule chose qui m’importe.
La dernière Coupe d’Afrique des Nations a laissé une assez mauvaise image du Togo, aussi bien sur le terrain qu’en coulisses. On imagine que vous avez aujourd’hui envie de rectifier le tir…
Nous savons que nous sommes passés à la trappe dès le premier tour de la CAN. C’est à cause de problèmes entre les dirigeants, l’entraîneur, les joueurs… Nous avons conscience des erreurs commises. Maintenant tout est oublié, il y a une Coupe du Monde à jouer. C’est une compétition dont nous rêvions depuis toujours, alors que nous la regardions à la télé. Nous serons tous unis pour nous rattraper et défendre fièrement les couleurs de notre pays. Même si nous perdons des matches, il faudra montrer que nous avons faim et que nous voulons réaliser quelque chose pour notre peuple.
fifaworldcup

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