Le continent aligne cinq prétendants à la Coupe du monde de football. L'Angola, le Ghana et le Togo y font leurs premiers pas. La Tunisie croit en ses chances. Mais la bonne surprise pourrait venir de la Côte d'Ivoire. Voici ce qu'en pensent certains specialistes du football africain :
« D'abord, supplie “Mister” George Weah, accordons notre soutien moral à nos cinq ambassadeurs. Ensuite, ne les jugeons pas sévèrement sur leurs performances à la CAN. Depuis, ils ont eu le temps de corriger leurs erreurs et de mieux se préparer. L'Afrique sera fière s'ils font aussi bien que le Cameroun en 1990 ! »
Héros du Mondial 1982, l'Algérien Mustapha Dahleb évite quant à lui les pirouettes et assène : « Soyons clairs, aucun pays africain n'a de réelles chances de l'emporter en 2006 ou en 2010. Encore une fois, l'Afrique, pour réussir, devra miser sur un exploit. »
Un point de vue que partage Pape Diouf, le président de l'Olympique de Marseille : « Il ne faut pas s'attendre à une explosion des équipes africaines. L'une d'elles peut aller loin, mais ce serait un accident heureux. Les écarts entre le Nord et le Sud se sont réduits. Il est aujourd'hui plus facile de défendre que d'attaquer. Cela vaut pour les Africains, qui savent désormais se comporter comme les Européens et gommer ainsi la différence de moyens. »
Peut-être un miracle, donc. Mais pas de Waterloo, selon Weah, Dahleb et Diouf. Aucun des cinq représentants africains ne risque de connaître en 2006 le sort des Léopards du Zaïre lors de la Coupe du monde 1974, en Allemagne : 3 défaites, 14 buts encaissés dont 9 face à la Yougoslavie ! À cela, deux raisons. Un, les joueurs qui composent en majorité les effectifs des cinq équipes évoluent dans les championnats européens. Ils en décousent régulièrement avec leurs futurs adversaires du Mondial 2006 et les affronteront sans complexe. Deux, l'aspect purement défensif du jeu n'a plus de secret pour eux. À l'exception des Éperviers, tous se présentent en Allemagne avec des défenseurs costauds, rompus aux duels musclés, capables d'assurer une protection rapprochée de leurs gardiens de but qui seront, à coup sûr, très sollicités.
« La Côte d'Ivoire, explique Bell, a la chance de tomber dans le groupe de l'Argentine, des Pays-Bas et de la Serbie. Elle va affronter des adversaires qui ne lui demanderont pas son avis pour faire le jeu. Elle prendra des coups bon gré mal gré. Elle sera amenée à serrer les rangs, à se défendre, puis à essayer de trouver des espaces pour contre-attaquer. Son jeu se mettra en place pour peu qu'elle n'encaisse pas un but très tôt. » Et d'ajouter : « Le Ghana, l'Angola et le Togo ne surprendront pas. Ils vont à la Coupe du monde pour la première fois, avec la peur au ventre comme le Cameroun en 1982. Cette peur les incitera à opter pour une tactique qui puisse leur permettre de résister à des adversaires supposés plus forts qu'eux. »
« Pour l'instant, commentait Jean-Marc Guillou, le formateur des Académiciens ivoiriens [la sélection en compte dix], après Égypte 2006, les footballeurs africains donnent l'impression de jouer les uns après les autres. Le jeu collectif ne fonctionne pas, n'a aucune fluidité ; la fraîcheur du jeu à l'africaine, la créativité ne peuvent s'exprimer totalement. De plus, l'exode massif des joueurs vers l'Europe sert et dessert à la fois le foot africain. D'un côté, le fait d'évoluer dans des équipes tactiquement au point, et d'avoir une approche professionnelle des matchs leur permet de s'aguerrir, de gagner en concentration et en constance. De l'autre, le risque est grand que certains d'entre eux perdent leur spécificité, et que, dès lors, l'identité de la sélection nationale en pâtisse.
Le foot moderne nécessite à la fois de posséder une force physique importante (tonicité, vitesse...) et une imagination, une créativité dans le jeu. Le foot africain possède ces qualités qui, une fois exploitées, pourraient lui permettre de briller. » Les cinq représentants de l'Afrique au Mondial 2006 se lâcheront-ils ou feront-ils uniquement dans la résistance ? Réponse dès le 10 juin.
jeudi, juin 01, 2006
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1 commentaire:
Miss Mundial 2006 Edwige Madze Badakou felicitée par ses dauphines l'Equatorienne Katty Lopez Saman (à droite) et l'Espagnole Maria Garido Baez (à gauche).
Miss Togo 2004 l'a fait, elle a été jusqu'au bout de l'épreuve, se hissant même sur la plus haute marche du podium. Ceci est un message fort adressé à vous, chers Eperviers. La balle est maintenant dans votre camp. Elle vous a montré la voie, ils ne vous restent plus qu'à suivre le chemin qu'elle a tracé. Le peuple togolais ne vous demande pas de remporter la Coupe du Monde, mais seulement de faire de votre mieux en mouillant vraiment le maillot et de croire en vos capacités comme elle l'a fait en remportant le concours de Miss Mondial devant les représentantes de la France, des Etats Unis, de l'Allemagne, du Bresil, du Portugal...
L'essentiel n'est pas de toujours participer (allusion aux CAN), faites nous aussi rêver!
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