Mondial: démission du sélectionneur du Togo Otto Pfister

WANGEN, Allemagne -- A quatre jours de son premier match en Coupe du monde, le Togo, adversaire de la France au Mondial, s'enfonce dans la crise. Lassé par la dispute opposant ses joueurs à leur fédération au sujet des salaires et des primes de match, le sélectionneur des "Eperviers" Otto Pfister a démissionné de son poste et quitté son groupe dans la nuit de vendredi à samedi en compagnie de son adjoint Piet Hamberg.
"Les joueurs sont en colère, démotivés", déclare Pfister dans un entretien publié samedi dans le quotidien allemand "Tagesspiegel". "Ils sont en grève et nous sommes censés faire une bonne Coupe du monde?", ajoute-t-il.
"Je ne peux pas faire mon travail de manière professionnelle si la fédération n'essaie même pas de travailler de manière professionnelle", explique le technicien allemand, qui dit "comprendre totalement" la colère des joueurs.
Malgré ces déclarations, une certaine confusion régnait samedi au sein de la sélection togolaise. Le porte-parole de la Fédération, Messan Attolou, a seulement confirmé que Pfister et son adjoint avaient quitté leur hôtel dans la nuit mais a refusé de dire si le sélectionneur avait définitivement démissionné ou si son départ n'était que momentané.
"Il a juste dit au revoir", a déclaré Messan Attolou, précisant que Pfister avait laissé ses bagages à l'hôtel. "Nous verrons s'il revient demain", a-t-il ajouté. "Peut-être qu'une fois le problème des primes réglé...".
L'entraînement des joueurs a été assuré samedi matin à 11h00 locales (9h00GMT) par un entraîneur adjoint, Kodjori Mawena, que le porte-parole a décrit comme le "nouveau sélectionneur", avant d'ajouter: "l'autre (Pfister, NLDR) n'a pas complètement dit non". Une conférence de presse aura lieu samedi à 13h00 locales (11h00GMT).
Le départ du sélectionneur du Togo, qui affrontera la France le 23 juin dans le groupe G, est la dernière manifestation en date de la crise qui secoue l'équipe des "Eperviers", qui abordent aujourd'hui leur première participation à la phase finale d'une Coupe du monde dans le flou le plus total.
Otto Pfister, un Allemand âgé de 68 ans, avait été nommé en mars dernier en remplacement de Stephen Keshi, remercié après l'échec du Togo à la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Sa gestion du groupe avait depuis été minée par des problèmes d'organisation au sein de la fédération et la polémique récurrente au sujet des salaires et primes des joueurs au Mondial.
Les joueurs réclament un salaire de 155.000 euros chacun pour participer à la Coupe du monde, plus 30.000 euros par victoire et 15.000 par match nul. La Fédération togolaise de football juge ces exigences beaucoup trop élevées pour les moyens de son pays.
Le Premier ministre togolais Edem Kodjo est arrivé vendredi soir en Allemagne pour tenter de régler le problème. Selon le porte-parole de la fédération, il a indiqué au joueur quelle somme le gouvernement togolais pouvait leur verser et un accord devrait être conclu samedi soir.
"Nous aurons un accord final de soir", a affirmé Messan Attolou.
Clare Nullis
AP